Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.249

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   Aucun concours de circonstances humaines n'aurait pu per-
pétuer cette distinction frappante au milieu d'une confusion de
dix-huit siècles ; rien ne saurait justifier cette antipathie innée
contre les Juifs dans l'ame de tous les peuples alliés ou en-
nemis , chrétiens ou idolâtres ; les Israélites ont roulé dans
la vie des sociétés comme des globules de m e r c u r e , et tous
les efforts tentés pour les dissoudre n'ont abouti qu'à les
pousser encore. Le judaïsme de nos jours ressemble à un de
ces monuments brûlés par le feu du c i e l , mais sur les dé-
bris duquel se voit encore creusé le sillon de la foudre ; du
milieu de ces ruines, on écoute sortir la voix d'un autre âge,
et je n'y ai jamais prêté l'oreille sans me sentir glacé d'une
religieuse terreur. En v é r i t é , si le catholicisme avait besoin
de justifier la sainteté de son origine , l'existence des Juifs ne
serait-elle pas un argument péremptoire? Toutefois., comme
les manifestations des miracles providentiels se produisent
souvent sous des apparences de causes naturelles, il est per-
mis de hasarder quelques considérations sur les péripéties
de l'histoire juive depuis la grande dispersion de ce peuple.
   Après avoir été trompés par leurs prêtres et poussés au
déicide dans un moment d'erreur involontaire, les Israélites
frémirent au retentissement de leur c r i m e , mais leur or-
gueil ne put se plier à la confession d'une faute. La nation
convaincue , et non persuadée, s'efforça de cacher sa honte ;
elle s'aveugla par opiniâtreté, et voulut étouffer la v é r i t é ,
parce qu'elle l'avait méconnue d'abord ; son mépris pour la
gentilité se convertit en haine contre le christianisme , et le
Thalmud couvrit d'imprécations la doctrine du Sauveur. De
ce jour date la ruine de Juda^ mais l'entêtement des Juifs,
et bien plus encore leur confiance fanatique et persévérante
dans un nouveau libérateur , empêche leur complet anéan-
tissement. C'est en vertu de cette foi des Israélites au Messie
que Earchochébas les soulève et les réunit en armée , mais
cette insurrection judaïque se dénoua par un massacre de
1,300,000 combattants, et détermina l'absolue dispersion de