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        DU PROJET D'ÉLEVER UNE STATUE A JEAN CLÉBERG.

   Il est question d'élever une stalue à Jean Cléberg, le bon
allemand.Tout en nous félicitant d'avoir, les premiers, soulevé
celte généreuse pensée, nous ne pouvons qu'applaudir à cette
louable intention de perpétuer par la fonte, le marbre ou la
pierre, le nom d'un bienfaiteur du genre humain. Mais nous ne
croyons pas qu'il faille enlever à Jean Cléberg le piédestal que
la reconnaissance publique lui a donné. Ne découronnons pas
le pittoresque rocher de Bourgneuf ; laissons lui son héros et
sa chronique. Chaque chose a sa place , et le temps a consa-
cré celle-ci; arrière donc tout projet qui aurait pour but de
déposséder le rocher de sa statue pour faire de Cléberg une
borne-fontaine. Le peuple, à chacune de ses pieuses restau-
rations du monument de nos ancêtres, a fort bien compris
qu'il fallait respecter le poste choisi pour l'Homme de la
Roche , et laisser au roc séculaire le soin de transmettre aux
 âges futurs le souvenir d'un bon citoyen. Quel piédestal peut
valoir celui-là ! A la voie du concours le soin de nous donner
 le nom du statuaire!
                       CORRESPONDANCE.
     A MONSIEUR LE RÉDACTEUR DE LA REVUE DU LYONNAIS.
                                         Lyon, 1 er mai 1838.
             Monsieur,
   L y o n , siège suprême de l'antique nationalité bUrgonde ,
L y o n , q u i , à juste t i t r e , peut passer pour la métropole des
provinces de France, soit à cause de son église la plus illustre
et la plus sainte des Gaules, soit à cause de son importance
comme agglomération sociale , soit à cause de la puissance
de ses ressources artistiques , que nulle ville du royaume ,
après Paris , ne présente réunies sur une aussi vaste échelle ;
L y o n , dis-je, ne possède encore aucune compagnie savante
exclusivement et spécialement vouée à l'archéologie.
   Je viens donc solliciter et provoquer la prompte création ,
dans la seconde cité du royaume, d'une Société des Antiquaires
de Lyon, instituée à l'instar de celles qui existent déjà dans
la plupart des villes principales de France, et qui toutes ont
pris pour modèle le règlement de la fameuse Société des An-
tiquaires de Normandie. L y o n , encore si intimement pénétré
par l'élément romain ; L y o n , qui possède des monuments
types des deux grandes périodes basilicales ; Lyon , centre
 d'une unité provincialiste ferme, vigoureuse, Lyon a besoin
 qu'une société d'antiquaires veille sur ses édifices debout et
 sur ses ruines chancelantes.