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rivière de la Saône. Ils furent reçus à la porte par tout le Con-
sulat. La galerie et les salles de cette maison étaient ornées
d'un grand nombre de lustres et de plusieurs tableaux, en-
tr'autres d'une Judith, d'Annibal., d'un Sénôque , du Guide,
des originaux du Padouan , d'André del Sarto et de Léonard
de Yinci. La joute fut suivie d'un concert d'instruments et
de voix.
    A l'entrée de la n u i t , on fut frappé tout-à-coup d'un des
 plus grands spectacles qu'on puisse imaginer : la montagne
 de Fourvières et celle des Chartreux, qui forment, le long
de la Saône, une espèce d'amphithéâtre de plus d'une demi-
lieue de circuit, parurent éclairées dans un instant d'un nom-
bre prodigieux de pots à feu d'une invention particulière et
rangés avec beaucoup de symétrie.
    Les maisons dont ces côtes sont couvertes accompagnèrent
 cette illumination. Celles qui sont bâties sur les bords de la
 Saône, et qui occupent l'espace de plus d'un quart de lieue
depuis la porte de Saint-Georges jusques fort au-delà de celle
 de Vaize, étaient éclairées d'un nombre infini de lanternes.
    Entre toutes ces maisons, celle du gouvernement se dis-
 tingua par une illumination très-bien ordonnée. Ce fut à la
faveur de ces feux que les Princes eurent le plaisir, pen-
dant plus de deux heures, de contempler, sur les quais, sur
les p o n t s , sur les amphithéâtres, aux fenêtres et aux bal-
cons , plus de 100,000 personnes, q u i , par leurs cris de vive
le Roi! empêchaient qu'on entendît le bruit des timbales et
des tambours des trente-cinq quartiers. Le feu d'artifice fut
tiré durant ces acclamations. Le 11, après midi , les Princes
allèrent voir les filles de Sainte-Marie, où ils baisèrent le
cœur de saint François d.e Sales , que l'on y conserve tout
entier. Ils se rendirent ensuite dans la place de Bellecour,
où tout était préparé pour leur donner le divertissement du
jeu de la cible, ou de l'arquebuse. Les chevaliers qui en
avaient pris soin étaient vêtus de drap gris ; ils avaient tous
des bas rouges et des plumets blancs.