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   Ces chevaliers arrivèrent dans la place, et entrèrent dans
la grande allée des tilleuls, au bout de laquelle on avait cons-
truit une salle richement ornée pour les Princes, avec des
loges pour les chevaliers. A peine les compagnies eurent-
elles formé une double haie, que les Princes se rendirent
dans leur jeu, et firent l'ouverture du prix avec les armes
que les officiers leur présentèrent. Ils tirèrent chacun deux
coups, et le duc de Bourgogne fit un coup demi-noir. Le pre-
mier prix fut remporté par la brigade des chevaliers de Gre-
 noble.
   Après ce divertissement, les Princes allèrent au couvent
des Pères de Saint-Antoine , pour y voir tirer l'oie. On avait
préparé quatre bateaux qu'on appelle bêche à Lyon. Il y avait
dans chacun treize hommes vêtus de toile blanche, savoir :
douze qui ramaient, et un qui devait tirer l'oie. L'on vit aller
ces petits bateaux sur la Saône avec la vitesse d'une hiron-
delle. On tira deux oies, qui, avant d'être déchirées, firent
culbuter les assaillants plusieurs fois dans l'eau. Il y avait
une cage attachée auprès de ces oies, et dans le moment que
la dernière pièce fut emportée, la cage fut rompue , et il en
sortie douze canards qui sautèrent dans la rivière. Les cin-
 quante-deux hommes des quatre bateaux y sautèrent aussi
 en même temps, e t , nageant comme des grenouilles , les
 suivirent jusqu'à perte de vue.
    Le mardi 12 avril 1701, les Princes entendirent la messe
 au grand collège des Jésuites. Ils montèrent ensuite dans la
bibliothèque magnifiquement bâtie par la maison de Yille-
 roy, et considérablement augmentée par la bibliothèque de
 feu l'archevêque de Lyon. Le maréchal de Noailles leur fil
 remarquer les divers monuments qu'on y a érigés pour con-
 server le souvenir des bienfaits de cette maison. Le duc de
 Bourgogne fit voir que les bons livres ne lui étaient pas in-
 connus, et s'arrêta, ainsi que le duc de Bercy, à considérer
 des globes et à examiner des manuscrits. Ils demandèrent
 ensuite à voir le cabinet des médailles du P. de Lachaise, et
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