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90 enthousiasmes de confiance ! Si la Marine d'Isabey ne portait pas son nom, qui est-ce qui se fût avisé d'acheter ce tableau, non pas qu'on ne puisse y louer certains détails ; on recon- naît un pinceau spirituel et exercé ; mais à coup sûr il faut bien compter sur son public pour lui présenter des logogri- phes pareils à deviner. Le Poitevin, qui imitait Isabey, a fini par dépasser le maî- tre. Son tableau de la Chasse aux Mouettes a du moins le mérite de se faire comprendre. La plage a de la profondeur; la couleur est vraie et les personnages ont du mouvement. La Vue prise des hauteurs de Sassenage, de Lanoue, mé- rite d'être remarqué, à cause de la vigueur et du ton vrai du premier plan. Je reproche à Fonville de n'avoir rien de décidé dans son allure. Ses productions sont sans cachet, sans physionomie. On ne peut pas dire que c'est mal , on ne peut pas dire que c'est bien. J'aimerais mieux des défauts hardiment accentués, pareeque, certainement, il y aurait à côté, des qualités bien accentuées aussi. Avec les organisations qui se trompent, on a toujours espoir. Tôt ou lard l'artiste arrivera dans la bonne route; cellesqui s'effacent, qui sommeillent dans un sentier monotone, restent à tout jamais dans leur vertueux niveau. Cela est fâcheux , s'appliquant à Fonville , qui a une noble intelligence , et la chaude conscience de son art. Je ne terminerai pas sans citer deux petits paysages de Calame, trop mal placés pour être vus ; l'Intérieur de la Cathédrale de Milan, par Gilio (Carlo), d'une perspective étonnante ; la Marine de Morel Fation , où la mer est d'un bleu un peu trop pur sang, a de la grandeur et du mouve- ment; les petits paysages de Gué, véritables bijous ; deux chaudes aquarelles et un paysage de Leymarie très-finement éclairé ; et enfin les tableaux de Fleurs de Berger, qui vous font oublier les quatorze degrés de froid. La sculpture joue un rôle moins important dans notre Exposition. Cependant nous avons un groupe de Foyatier,