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89 pellent celles de Diday ; leur surface polie mangue naturelle- ment de transparence; en revanche, cette masse de rochers à droite se dessine admirablement sous son voile de vapeurs légères. Le sentiment de repos du moment choisi par l'ar- tiste s'exhale bien sous la touche plus prestigieuse que vraie du peintre. Ces jours-ci, vient de paraître un nouveau paysage de Coignetque, pour ma part, je préfère aux deux autres. Le groupe d'arbres du milieu est vigoureusement planté, et quoiqu'il y ait peu d'horizon, le pays est bien composé. C'est de la peinture facile, séduisante à l'œil, un peu crue et lourde dans certains détails. Maisau moins je trouve là une fraîcheur de ton, un sentiment bien accentué, que je cherche en vain dans les productions de certaines réputations parisiennes. Vrai- ment, j'ai beau me battre les flancs, impossible de m'extasier devant les paysages deM.Lapito. Passe encore pour une petite vue de je ne sais quel endroit, où les terrains sont assez gras- sement faits ! mais sa vue, prise dans les environs de Digne, ne m'inspire qu'un fort médiocre intérêt. Qu'on se figure une grande masse de terrains éboulés de droite et de gau- che formant ravin , un petit bout de perspective, une lu- mière jaunâtre, le tout d'une couleur lâchée, et rien de la chaude nature du Midi! Souvent des beautés de premier ordre demeurent enseve- lies dans l'obscurité du nom qui les a produites. Ainsi, per- sonne n'a fait attention au petit paysage avec baigneuse, de M. Bucquet, et moi-même j'ai passé devant bien des fois sans m'arrêter; pourtant il y a dans ce petit tableau un mérite qui manque à bien des célébrités. Les fonds et le ciel sont admirables de lumière , de transparence , de finesse et d'as- pect. Je ne connais pas M. Bucquet, mais d'après certaines parties de ce tableau, on peut dire qu'il y a en lui l'étoffe d'un peintre. En revanche, combien d'ouvrages qu'on admire sur la si- gnature ! et que de facultés qui périssent sous l'étreinte des