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              SUR L'ORIGINE DES ÉGLISES DE FRANCE                     353

connaissance que les Lyonnnais ont eue de Jésus-Christ, pro-
bablement avant sa passion. L'odyssée de saint Paul, dans
notre canton, tient encore plus de l'imagination et de l'in-
vraisemblable (1). Le Docteur des gentils, on l'afErme, fut
médiocrement enchanté de la réception qui l'accueillit, il
bâtit néanmoins deux oratoires, le plus magnifique en l'hon-
neur de la Sainte Vierge, qui vivait encore à Jérusalem.
Mais n'aboutissant pas aux conversions qu'il désirait, il
secoua sur la cité la poussière de ses sandales, et courut à
d'autres conquêtes. Le châtiment ne tarda pac et l'incendie
qui consuma Lugdunum, en une nuit, expia l'indocilité de
ses habitants. Paul visita après l'Ile-Barbe, en remontant la
Saône, et le site lui sembla agréable : il confia à Longin,
le soldat romain qui avait d'un coup de lance percé la poi-
trine du Sauveur crucifié, le soin d'y bâtir un- monastère;
il lui remit la garde de précieuses reliques, en particulier le
corps de sainte Anne et le vase qui avait servi à la consé-
cration de la dernière Cène. Continuant son exploration
et, séduit par le paysage, il s'arrête à Anse ; sans y dresser
sa tente, il donne au moins son nom à ce lieu enchanteur;
Asa Paitli s'honorera d'être sa filleule et sa conquête. On



   (l) M. Steyert n'a peut-être pas oublié une homérique discussion
qu'il engagea à ce sujet, avec un journaliste dont le tempérament méri-
dional était insuffisamment servi par une érudition difficile à classer. La
chose remonte à l'année 1863 et plusieurs numéros de la Revue du Lyon-
nais conservent les preuves du conflit. M. Adrien Péladan, fondateur
d'une Semaine religieuse laïque, avait voulu débuter par un coup de
maître, en nous révélant des titres que notre insouciance avait laissé
périmer. Il fut repris et ses textes corrigés de maîtresse façon. En réponse,
à défaut de bonnes raisons, il versa sur la tête de son contradicteur une
hottée d'injures ; il prit surtout plaisir, croyant l'achever par ce coup,
à l'appeler « le paléographe ! »
  N° 5. — Novembre 1899.                                            2,