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UN 354 MANIFESTE DE L'ÉCOLE TRADITIONNELLE le voit, nos Paradai, nos Ghampier, nos Ilubys,'nos Severt n'étaient pas plus revêches à la crédulité que leurs contem- porains; ils étaient aussi adroits pour mettre la main sui- des manuscrits curieux, sur des cartulaires au moins aussi intéressants que les romans de la Table-Ronde. Cependant, je dois l'avouer, leur peine n'a pas été récompensée à sa valeur; ils ont obtenvi peu de crédit et une maigre popularité. La tradition, dans le diocèse d'Eucher et de Leidrade, a toujours été fatalement rattachée à la lettre aux Eglises asiatiques sur les exécutions de 177 et, pour entrer dans ce'cadre formellement historique, elle était par avance condamnée à se débarrasser de tout orne- ment étranger ou à perdre de son authenticité. En dépouillant cette narration fameuse, dont les frag- ments les plus importants ont été conservés par Eusèbe, notre auteur a cru trouver la preuve que l'Eglise de Vienne était alors, comme celle de Lyon, définitivement et hié- rarchiquement constituée, que l'une et l'autre étaient indé- pendantes, avec un chef distinct, et quedans cette hécatombe, qui ensanglanta l'amphithéâtre du forum de Trajan, la pre- mière moissonna au moins autant de couronnes, que la seconde. Nous approchons évidemment ici d'une discussion, à laquelle aucun ami du passé de notre ville ne reste étranger ou indifférent. Cette pensée nous soutiendra et nous lui demanderons le courage de repousser, de la façon la plus formelle, les conclusions proposées comme relevant du texte d'Eusèbe. On nous permettra d'exposer notre avis, avec toute sa sincérité ; de notre côté, nous nous appliquerons à n'oublier aucun des égards, qui sont dus à un travailleur consciencieux, dont le nom est justement entouré d'une considération très légitimement gagnée.