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228               JOANNON DK SAINT-LAURENT

semblable à celui de la myrrhe. » Tels sont les renseigne-'
ments fournis par Pline qui plaident en faveur d'une origine
minérale ( i ) . Cependant certains textes fournis par quelques
écrivains de la même époque paraissent en contradiction
avec ces descriptions pourtant si claires. Quoiqu'ils soient
en petit nombre, il est nécessaire de les discuter. Ainsi
Martial dit que les murrhins ne sont pas transparents et
qu'ils sont peints. Lampride a soin de les différencier avec
les onyx. Properce laisse entendre que les Parthes les
confectionnent à l'aide du feu :

           Murrhiaque in Parthis pocula coda focis.

   C'est en groupant ces affirmations contradictoires que
quelques auteurs ont cru pouvoir soutenir que les murrhins
étaient des vases de porcelaine de la Chine. Cette asser-
tion nous paraît tout à fait erronée. D'abord, ce que Pline
nous dit de la couleur des vases murrhins n'indique pas
qu'ils fussent peints : bien plus, il nous parle de contre-
façons qu'on faisait avec du verre, qui nécessairement
devait être recouvert de couleurs.
   D'autre part, le vers de Properce date d'une époque bien
antérieure à celle où écrivait Pline, alors qu'on n'était pas
encore fixé sur l'origine de la précieuse substance. Contre
l'opinion de ceux qui voient dans les vases murrhins de
la porcelaine de Chine, nous ferons valoir encore ce fait
que jamais on n'en a trouvé aucun débris ni à Rome ni
ailleurs. Par contre, Paul Saint-Olive, l'éruditlvonnais bien


  (i) Pline, Histoire naturelle, Livre XXXVII, C m . —Je me suis servi
du texte et de la traduction de Guéroult. Morceaux extraits de l'Histoire
naturelle de Pline, Paris 1785, p. 529 et suiv.