Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
252           ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE

autre, grandit, grandit démesurément et jeta un éclat
inoubliable.
   Ce fut l'architecture ogivale, plus tard dénommée gothi-
que et qui, du douzième au quinzième siècle, parut se
manifester comme l'expression de notre première architec-
ture nationale.
   Celle-là prit bien, en effet, l'ampleur et le développe-
ment d'une architecture nationale, ayant sa raison d'être,
ses principes, ses conséquences, prenant ses racines dans
l'état de civilisation de l'époque et ne craignant pas de
poursuivre l'application de ses principes jusque dans ses
développements les plus extrêmes.          :
   C'est cette architecture qui imprima aux châteaux féo-
daux cet aspect mi-civil, mi-militaire qui les caractérise
si fortement, et qui sut donner à la cathédrale ces propor-
tions gigantesques, cet air si extraordinairement grandiose
et inspiré qui ne laisse froid, devant elles, aucun de nous.
   Et cependant, c'est là, aussi, cette architecture qui,
entraînée à son tour par la marche de la civilisation, en
même temps que détournée par ses propres excès, ne
tarda pas -à disparaître sous le souffle de la Renaissance,
pour devenir même bientôt l'objet d'un dédain excessif
qui l'avait fait à peu près complètement délaisser depuis
près de quatre cents ans, jusqu'à notre dix-neuvième siècle.
   La réaction devait se faire et elle s'est fait vive, entraî-
 nante, passionnée, et j'ose le dire (car il n'y a qu'un pas
 de la passion à l'exagération), exagérée bientôt dans un
 autre sens.
   Un mouvement littéraire et artistique très accentué se
'produisit, prenant son origine vers 1830 et ayant à sa tête
 des hommes tels que Victor Hugo, prenant Notre-Dame de
 Paris pour sujet de son chef-d'Å“uvre eh prose ;