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276 BIBLIOGRAPHIE la même facilité pour organiser en famille la défense de leur ville. Maintes fois durent-ils subir la loi du plus fort et céder aux nécessités imposées par les circonstances. La chose arriva peu après, alors que les protestants, maîtres de la Dombes, menaçaient directement la capitale du Beaujolais après avoir pillé les abbayes de Cluny et de Belleville. Une compagnie de soldats fut appelée et adjointe aux habitants jusqu'à ce que le duc de Nevers l'eût emmenée au siège de Mâcon. Tous veillaient donc à la sûreté de la ville, suivant l'imminence du péril et les ordres du gouverneur ou de la Cour. Tantôt on travaillait aux réparations des murailles, tantôt on redou- blait le service du guet et de la garde, pendant que les quantonniers exerçaient aux portes leur consigne rigoureuse. Mais ce qui créait au corps de ville un perpétuel souci, c'était la question financière toujours pressante, soit qu'il fallût pourvoir aux dépenses courantes, — particu- lièrement lourdes à ce moment, — soit qu'il fallût acquitter les imposi- tions mises par le Roi. Et le problème se posait d'autant plus obsédant que la caisse municipale, en ces temps agités, était constamment vide! Ainsi s'écoulèrent ces dix années, dans les perplexités d'une situation toujours tendue, malgré les accalmies qu'amenaient parfois l'annonce d'une trêve ou la publication d'un édit pacificateur. Ecrite avec méthode et en un clair style, cette page des annales du Beaujolais qui, en plus d'un point, se rattache à notre histoire de Lyon, sera lue avec autant d'agrément que de profit. M. l'abbé Longin a fait suivre son récit de la reproduction littérale des textes qui lui ont servi à le rédiger, tous tirés des archives de Villefranche. Une feuille de ces textes, reproduite en fac-similé, démontre quelle patience l'auteur a dû dépenser pour déchiffrer cette longue calligraphie du scribe de l'époque, véritable rébus pour la masse des non initiés. Ce sera, pour M. l'abbé Longin, un titre de plus à la gratitude des amis de notre histoire provinciale. Avec faveur, ils accueilleront ce nouveau volume dans l'intime persuasion que d'autres suivront, ajoutant à la reconstitution d'un passé qui ne fut pas sans gloire, et dont l'étude passionnera toujours quiconque sait goûter les attraits et le charmé puissant des anciens souvenirs. A. GRAND.