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BIBLIOGRAPHIE 69 naire, et il part pour Issv, grand séminaire tvpe et modèle, dirigé par les Sulpiciens. Sensible et mystique,Georges ne peut s'accommoder des réalités de l'apprentissage sacerdotal, du prosaïsme de la discipline, de la monotonie de la règle, et au bout de deux mois il reconnaît qu'il n'a pas les aptitudes voulues pour être prêtre ou religieux. : Il rentre dans le monde, organisant sa vie librement, pour, jouir de tous les avantages d'une existence religieuse contemplative, n'avant pu atteindre le pic où l'âme est plus près de Dieu, il ne quitte pas la sainte montagne et, à : mi-côte, il établit un ermitage-égoïste où la ferveur de sa foi ne sera pour lui qu'une jouissance. Ainsi finit l'aventure psvchologique de Georges Desmaics. Ce livre est dédié à Huvsmans, maître et ami; en effet, il procède tl'£» loule, mais s'il y a quelques analogies entre ces deux œuvies, elfcî» sont plus dans la forme que dans le fond. Georges n'a nen de Durtal, que les dialogues invraisemblables et les monologues ou le pour et le contre plaident sans qu'il soit jamais tiré de conclusions. Durtal n'a pas cette foi enfantine, d'habitude, acquise dès l'enfance, dans la famille, et conservée puis développée par* les directeurs de la maison d'enseigne- ment libre. Dans En route, les mouvements désordonnés de l'âme font rage ; l'ennemi est derrière la porte, on ne le voit pas, mais on l'entend, gronder de terrible façon; cette première huit de Durtal, à la Trappe, comme elle est tragique, comme l'immonde redouble ses furieux efforts! Avec Georges, cela n'existe pas, le lecteur en éprouve même un vague étonnement, une comique inquiétude. Car dans une étude psychologique aussi serrée, supprimer tout simplement « le tendre embarras qui maigrit l'espèce humaine » cela ne laisse pas que de dérouter un peu. Il faut voir là un parti-pris habile de l'auteur qui voulant sans doute faire un roman lyonnais, a donné cette caractéris- tique retenue à tous ses personnages. Georges, Chaudier et Feirax, tous les trois d'un même gabarit, se profilent sur un ciel pâle, tous les trois tiennent à la main une tige de lis symbolique, leur barbe est fluviale, et une fumée bleue, qui les nimbe de ses volutes, sort de leurs pipes fidèles et pudiques. Durtal n'est pas Lyonnais et Georges l'est bien, ce qui ajoute à A mi-côte un attrait tout particulier pour nous. Ces formules empruntées 'à un autre auteur, par méfiance de soi- même, ce masque du pseudonyme, sont choses auxquelles se con- damnent les écrivains citoyens des quatre ou cinq petites villes confé-