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SAINT NIZIER 89 plus assidue du docile écolier; il se plaisait à en confier le texte à sa mémoire et les maximes à son coeur; il en approfondit le sens ; il en goûta les suaves beautés, il en adora les impénétrables mystères. Le livre des Psaumes fut surtout pour lui un compagnon de toutes les heures, de la nuit et du jour; il se pénétra des sublimes accents de la poésie de David et jusqu'à la fin de sa vie, il se surprendra à interpréter ses émotions et ses sentiments personnels avec les paroles du saint roi ; il lui empruntera, avec un à propos toujours nouveau et une familiarité toujours récompensée, les gémissements de sa pénitence, les cris de sa détresse, ses plaintes dans l'épreuve, ses chants de triomphe pour l'Eglise et pour le Christ. Le jeune clerc croissait donc en âge autant qu'en sagesse, scus les bénédictions. de Dieu et aux applaudissements des hommes. Le moment arrivé de lui conférer la prêtrise, il n'y eut qu'une-voix pour le proclamer prêt à cet honneur. Il était seul à déplorer une insuffisance qui l'épouvantait ; il tremblait de se sentir évidemment trop faible devant un fardeau redoutable aux anges eux-mêmes. Le saint évêque, qui lui imposa les mains, rassura cette timidité, en louant la délicatesse des ses scrupules et la pureté de ses intentions. Ce ne fut pas du reste un mince avantage pour votre patron paroissial de recevoir l'ordination d'un pontife aussi exemplaire que le bienheureux Agricola. Sous la couronne de ses cheveux blancs et avec les mérites d'une carrière déjà longue et bien remplie, l'évêque de Chalon-sur-Saône était une des lumières de la Gaule ; il conseillait ses rois, il dirigeait ses conciles et partout il laissait sur son passage quelques traces de son zèle, de son "éloquence et de sa miséricorde. Ainsi, avec l'onction, Nizier recueillit ces grâces particulières et transmissibles qu'une