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I.Î2 AUGUSTE BRIZEUX Il faut en dire autant des Ternaires, 1841, ou de la Fleur d'or, 1853, qui contient environ trente pièces ajoutées à celles des Ternaires. C'est un poème philosophique ou symbolique, ïltinerarium mentis de Brizeux : « les jours florissants; les jours civils; les jours suprêmes », où il d i t V •; ' • •:. Mon voyage esl fini. Vienne à présent le sort :'• . \ Mon cœur est aussi bon, mon esprit est plus fort. 5st-ce D [ e n s û r ? H n'y paraît guère. Sa pensée religieuse est indécise et flottante entre le scepticisme et la foi ; sa pensée artistique unit désormais à la Bretagne l'Italie, sa nature enchanteresse, les splendeurs de son soleil, les charmes d'une terre où croît la Fleur d'or, Douce comme le ciel de la blonde Toscane. Les pièces, A Napks, En revenant du Lido, Aux environs d'Albano, YAleatico, alternent avec A Marie endormie, En passant à Kemper, La-Théa, le Combat de Saint-Patrick. Barbey d'Aurevilly, dans son livre les Œuvres et les Hommes, reproche vivement à Brizeux d'avoir ainsi perdu « sa nationalité poétique » : Saint-René Taillandier et M. Le- cigne, au contraire, trouvent originale cette alliance des deux patries intellectuelles et artistiques du poète. Quoiqu'il en soit, la Poétique nouvelle est, mieux que la Fleur d'or, « le lien général » de l'œuvre de Brizeux. Il veut indiquer, après Horace, Boileau et André Chénier dans son poème de l'Invention, le fond de toute poésie : en réalité, il ne nous fait que la confidence de ses idées et l'histoire- de. son esprit poétique et critique. La Nature, la Cité, le Temple, voilà les trois parties, de la Poétique nouvelle,