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BIBLIOGRAPHIE 6) l'auteur a recouru directement aux sources, sans se lasser jamais dit fastidieux travail imposé par le dépouillement et l'analyse de pièces., innombrables. En plus des imprimés généralement connus et qui ne. pouvaient . apporter qu'un assez faible appoint, le fonds si riche de la Grande Fabrique aux Archives communales, ceux de la Charité, de la Chambre'. de commerce et autres dépôts publics ont été compulsés, et, de cette préparation consciencieuse, est sorti un livre achevé, traitant à fond son : sujet et nous donnant, du long passé de notre fabrique lyonnaise, un tableau vivant autant que véridique. . _ • : . . " La première tentative d'implantation à Lyon de la manufacture des soies est due à Louis XI, mais elle échoua bientôt par l'opposition du Consulat et des notables qui, jaloux des privilèges de la ville, ne pou- vaient admettre de créer, avec les deniers des habitants, — le roi avait ' exigé un impôt extraordinaire de 2.000 livres,.— un établissement in- . dustriel dont la direction restait entre les mains du roi.'Les ouvriers en soie, déjà installés dans notre ville, furent transférés à Tours en 1469. , .... '...; . ..'''.... A l'aide des documents contemporains, M. Justin Godart. nous donne, sur ce premier essai, des détails extrêmement curieux et à peu près ignorés jusqu'ici, tel le compte des dettes laissées à Lyon par les ouvriers partis à Tours. Ces dettes furent acquittées des deniers com- • munaux, et leur énumération présente une esquisse précieuse de la vie matérielle des ouvriers en drap d'or et de soie, de 1466 à 1469. Nous arrivons aux lettres de privilèges concédées par François I", en 1536, aux Piémontais Turquet et Nariz pour fonder à Lyon une . manufacture des velours dont Gênes avait le monopole. C'est l'origine , de notre industrie du tissage des soies qui devait prendre-, avec le temps, un essor inouï, conquérir, par la variété et la perfection de ses produits, une renommée universelle et faire enfin la gloire et la richesse de Lyon. M. Justin Godart, en de savants chapitres, nous montre le long développement de la fabrique, favorisé par des circonstances de situa- tion particulières, et ses liaisons intimes avec le développement de la cité elle-même. Il nous introduit dans l'intérieur d'un atelier d'alors.et nous initie, avec, la science d'un véritable praticien, au fonctionnement compliqué du métier à Ta grande oiuà la petite tire. La réglementation, cet élément si souvent décrié des anciennes N" 1.— Juillet 1899. 5