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                 SUR LA BATAILLE DE BRIGNAIS                    211

 qui se trouvait en avant des fossés. Il ne pouvait donc
 empêcher la pose des échelles contre les murailles. Un
 document de l'époque nous apprend même que les murs
 du castel de Brignais n'étaient pas encore si délabrés, par
 suite de la négligence de ses anciens possesseurs, qu'il ne
 fallût des échelles et des mantelets de bois pourles escalader
 et qu'on dût en faire venir de Lyon.
    En rappelant des souvenirs très précis et très récents,
 en consultant mes plans, croquis et photographies, je me
 suis demandé comment les soldats royaux auraient pu
 aborder le château de Brignais sur un autre point que la
 rive gauche, puisque, placé dans l'intérieur même du village,
 il était partout ailleurs entouré de maisons qu'il eût fallu
 tout d'abord abattre pour mener à bien les opérations d'un
 siège, procédé barbare, que l'armée royale se fût gardée
.d'exécuter envers ses propres concitoyens. C'eût été un
 obstacle autrement sérieux que les quelques pouces d'eau
 que pouvait contenir le lit du Garon ! A coup sûr, le souve-
 nir d'une telle destruction aurait laissé quelques traces dans
 le souvenir des habitants, mais M. Steyert lui-même ne
 recourt point à cette hypothèse puisqu'il semble croire qu'on
 assiégeait la ville et non l'enceinte fortifiée. Je crois donc
 ce dernier argument absolument irréfutable.
    Il est aujourd'hui parfaitement démontré que le châ-
 teau seul fut pris par les Routiers, qu'ils y laissèrent
 une garnison de 300 des leurs et que c'est le château
 seul que l'armée royale cherchait à reprendre. Le village
 fut sans doute occupé mais rien ne prouve qu'il ait
 été ni brûlé ni démoli à cette époque (1). Donc il


  (1) Vers 134g, H. de Montagny, avec quelques nobles des terres
d'Empire et du Royaume, avait pris la ville et le château de Brignais