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                       LES THURNEYSEN                        187

quelles furent les étapes de celui-ci, mais il est certain
que Thurneysen fils était à Rome en 1695 et que
cette année fut la dernière de son séjour en Italie.
Il a fait partie, pendant qu'il était à Rome, de la
Schilderbent. La Schilderbent était une association libre,
une sorte de confrérie, disent les uns, une bande,
disent les autres, ouverte à tous les artistes des pays
du nord, Flamands, Hollandais et Allemands. Cette
bande ne se composait que de jeunes gens, peintres,
sculpteurs et graveurs, tous compagnons joyeux,
agités, bruyants et hardis. Chaque nouvel associé
était soumis aux cérémonies extravagantes d'une récep-
tion dont le premier acte était l'imposition d'un
surnom qui devenait le nom habituel à l'atelier.
Thurneysen prit le surnom de Faelon ( r ) . Il n'a
pas été le seul de nos artistes qui est entré dans
la Schilderbent. Le hollandais Adrien van der Kabel,
qui y était appelé Corydon et qui a travaillé à Rome
vers 1656-1658, paraît avoir été un des compagnons
les plus turbulents ; il a passé à Lyon les trente-cinq
dernières années de sa vie (2). Pierre van Bloemen
dit Standaert, d'Anvers, s'est fait aussi remarquer par
son entrain ; peintre de batailles et de paysages, il a
habité à Lyon au moins de 1682 à 1687,
   Nous avons dit que Jean-Jacob Thurneysen avait
séjourné à Rome ^en 1695. Il alla en cette même


  (!) M. Raoul de Cazenove a parlé de cette singulière confrérie
de la Schilderbent dans une étude très intéressante sur Adrien van
Kabel {Le peintre van der Kabel et ses contemporains, avec le cata-
logue de son œuvre peinte et gravée, 1888, p. 8 à 10).
  (2) R. de Cazenove, Le peintre van der Kabel.