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DU CHANCELIER MICHEL DE L'HOPITAL 33 château, comme pour témoigner son amour à la princesse, versait alors des eaux plus abondantes, et les lançait plus haut en l'air. A notre grand regret, il nous fallut rester cinq jours à Moulins, pour attendre que l'Allier vagabond, grossi par des neiges subites et par la pluie qui les suivit, fût rentré dans ses rives accoutumées. « Enfin nous sommes partis. Après avoir traversé Bessay et l'humble ville de Varennes ( i ) , nous arrivons aux toits fumeux de la Palice, juchée sur sa colline (2). Là s'élève un grand portique soutenu par sept colonnes en marbre de Ligurie (3) ; le château resplendit partout d'ornements variés, et de plafonds aux lambris dorés (4). « Àu^jpucher du soleil, nous sommes arjivés à la longue rue de Roanne, où la Loire, confiante dans la force de ses eaux et la sûreté de son lit, se hasarde pour la première fois à recevoir des bateaux qu'elle ne connaissait pas encore, et à porter dans les provinces qu'elle arrose des marchan- dises de toute sorte. « Jusqu'à ce jour, le destin nous avait tous gardés en bonne (1) Bessay-sur-Allier, commune du canton deNeuilly-le-Réal (Allier). — Varennes, chef-lieu de canton du même département. (2) La ville de la Palice ne dépassait guère alors la petite rivière de Bèbre, et était presque tout entière bâtie sur un coteau que la route royale escala.iait par une rampe très raide (.Voy. R. de Quirielle, Notice sur la Palice, p. 12). (3) Ce « grand portique soutenu par sept colonnes en marbre de Ligurie » n'est mentionné, du moins à ma connaissance, dans aucun autre document. Serait-ce l'entrée du château ? (4)'Au commencement du siècle, Jacques de Chabannes, maréchal de la Palice, avait élevé le grand corps de logis qui s'étend entre le vieux château féodal et la chapelle. On peut encore y admirer les deux, magnifiques plafonds de la Renaissance dont parle l'Hôpital. K° 1 . — Janvier 1S99. 3