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312 MERCRUY nature (Astarté ou la Lune), qui présidait à la destruction des êtres, mais bien plus encore à leur multiplication par la génération. Le mont de Mercruy, au moment de la conquête romaine, était certainement, ainsi que le sont encore aujourd'hui tant d'autres crets voisins, couronné par son hiéron, sanctuaire vénéré, où se rendaient les fidèles pour accomplir des actes de dévotion. Quant aux habitations des générations de cette époque, les matériaux avec les- quels elles étaient construites, bois, paille et terre, ne pouvaient guère transmettre jusqu'à nos jours de traces apparentes. En mai 1890, une bande de terrain, comprise entre la cime et le bord nord de l'enceinte centrale, venait d'être retournée à la charrue, on y trouvait des débris de poterie commune, quelques-uns de ces fragments étaient en terre noirâtre mélangée de paillettes de mica ou de graphite, on trouvait surtout de nombreux morceaux de tuiles à gros rebords, particulières à l'époque romaine, ils se rencon- traient sur les déclivités du mont, et notamment sur les amas de pierres que nous croyons être des tumulus. Quelle était la destination de l'édifice dont nous avons trouvé les vestiges ? on le saura peut-être un jour, car il est peu admissible que la terre ne conserve pas quelque objet qui puisse révéler une page d'histoire du cret de Mercruy. Bien qu'il en coûte à notre amour-propre national, nous devons reconnaître que la Gaule, vaincue par les légions romaines, a été rapidement romanisée, c'est-à -dire con- quise par assimilation pacifique (2). Les populations ont été séduites par des lois sages et savamment étudiées, et (2} Desjardins. Géographie de la Gaule, introduction, tome I, p. 11.