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45 O FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS LETTRE DE M. FAZY A M. VALENTIN-SM1TH Genève, 24 juillet 1862. CHER MONSIEUR, Permettez-moi de m'excuser de ne vous avoir pas donné plus tôt de mes nouvelles et de ne vous avoir pas remercié de votre aimable envoi. Une fièvre bilieuse, qui m'a affaibli au-delà de toute expression, m'a empêché de mettre au net ma correspondance et j'ai dû renoncer même à mes occupations les plus pressantes ; il y a à peine deux semaines que ma santé me permet de me remettre à mes travaux. Dieu veuille que je ne subisse pas de nouvelles interruptions, car c'est très décourageant lorsqu'à mon âge on est forcé de songer déjà au repos. J'étais très malade lorsque votre précieux travail sur le tribunal de police en Angleterre m'est parvenu; je n'ai pu en lire d'abord que quelques pages, mais dès que je me suis trouvé mieux j'ai lu et relu avec un véritable intérêt, votre excellent mémoire dont j'admire surtout la clarté et la précision. Je m'aperçois que j'oublie le but même de cette lettre, qui est de vous recommander M. le professeur Thomann de Zurich. M. Thomann s'occupe d'études philologiques et historiques, il consacre cette année un certain nombre de jours à une excursion scientifique dans les lieux illustrés par la première campagne de César contre les Helvètes. Je sais trop l'intérêt que vous prenez à tout ce qui touche à ces questions pour laisser partir M. Thomann sans lui donner quelques lignes pour vous. C'est un savant allemand dans toute l'étendue du terme, cons- ciencieux, patient, infatigable. Il a recherché sur la rive du Rhône, d'après mes indications, les restes du retranchement de César et il croit avoir découvert un fragment du Vallum. Je me propose d'aller visiter l'emplacement qu'il me cite et dans une prochaine lettre je vous rendrai compte de mes investigations. Excusez, cher Monsieur, le fond et la forme de cette lettre. Comme M. Thomann attend cette lettre qu'il doit emporter, je suis forcé de l'écrire abrégée et je ne puis y mettre tout le soin que j'aurais désiré. Agréez mes respectueuses salutations, Henri FAZY.