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426           LA PESTE A SAINT-GENEST-MALIFAUX

  Les femmes et filles qui guérirent en ce lieu, qui furent
au nombre de onze, se comportèrent assez bien et nettoyè-
rent bien le bourg, quand il fallut parfumer, et néanmoins
ne furent point récompensées, ni ladite Olive aussi.



MÉMOIRE DE CEUX QUI ONT EXPOSÉ LEUR
               VIE POUR SERVIR AUTRUY


   Donner de ses biens, donner des avis et conseils, faire
 des visites, donner des consolations sont de très belles
œuvres; mais mettre sa vie pour servir à son prochain les
surpasse autant que le soleil surpasse la lune. Il faut avouer
que c'est un acte généreux que d'exposer sa vie pour
l'amour de Dieu et de son prochain, aussi est-ce le chemin
le plus assuré et le plus court pour gagner le ciel, car il
est assuré que c'est une espèce de martyre des plus
nobles (25). Je me réjouis grandement qu'il s'en est trouvé
bon nombre en cette parroisse, lesquels j'ay été d'avis de
mettre ici, afin que la postérité les admire. Je mettrai les
hommes premiers et puis les femmes, suivant à peu près
l'ordre du temps seulement, et non des qualités.
   Et premièrement Barthélémy Berthole, des Tours, mé-
prisa la mort, et quoique la peste fut en sa maison, il ne
daigna fuir et mourut delà quelques jours, en juillet 1629.
   Antoine Perot, voiturier do Tours, servit ses enfans et


  (25) L'ecclésiastique de Saint-Genest se rencontre ici avec un des
maîtres les plus érudits du collège de la Trinité de Lyon, le P. Théo-
phile Raynaud, dans son livre De Marlyrio per pestent.