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LA PESTE A SAINT-GENEST-MALIFAUX 423 coup de biens aux pauvres et aux malades de Saint-Genest. De Claudine Courbon, sœur de M. le Lieutenant, femme à M. le .Greffier, demeurant aux Gaux, fit aussi assez bien. De Catherine Bertally, femme au sieur Tardi, de Pleney, fit une grande dépense tant aux malades qu'aux pauvres, auxquels elle envoyoit les fruits et les confitures de demie lieue loin et à la porte, sans avoir que bien peu de crainte et se confiant à Nostre Seigneur, où elle ne s'est point trompée. Alix Bertrand (24), femme à Me Louis Verne, du Sap, s'en acquitta aussi très bien ; aussi fit sa voisine De Fran- çoise Brunon. Johanna Tardi, femme à Me Antoine Dupré, fit beau- coup de biens aux pauvres. Antoinette Maccabéo, femme à Me Jean Courbon, des Tours, fit beaucoup de charités à ses pauvres voisins ma- lades, tant qu'elle vécut, qui ne fut que durant que ceux des Tours furent malades ; Dieu la vouloit récompenser de tant de bonnes œuvres. Plusieurs autres de la montagne firent beaucoup à qui mieux mieux et qui seroit trop long à raconter. D° Philippa Rousset, du lieu de Saint Genest, laquelle (24) Alix Bertrand était la troisième fille de Jean Bertrand du Sap et de Catherine Courbon. La peste qui sévit en 1586 lui enleva son père et ses deux sœurs aînées, Antoinette et Marie. « Elles moururent peu après leur père, lisons-nous dans une note insérée après une généa- logie, d'une maladie contagieuse. Leur oncle leur avait fait faire des cabanes et on fit porter leurs corps au cimetière de Saint-Genest par des gallopins, accompagnés de nombre de personnes en armes pour faire cesser l'empêchement que les habitants de Saint-Genest donnoient à les inhumer dans leur cimetière. »