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agréable à qui que ce soit, dire tout simplement ce que
nous avons éprouvé, quand nous écoutions M. Armand-
Calliat, l'âme sur les lèvres, raconter son poème; et si
quelqu'un trouvait que notre admiration va trop loin, nous
ne voulons qu'une excuse : notre absolue sincérité.
   Mais avant d'étudier le reliquaire de Carthage, il faut en
quelques mots expliquer son origine. On raconte que, le
jour même où Louis IX expirait sous les murs de Tunis,
le 25 août 1270, Charles d'Anjou arrivait avec une flotte de
secours. A peine débarqué, et avant d'être averti de la
catastrophe, il court à la tente royale, et voit tout d'abord
son frère, encore étendu sur le lit de cendre où il avait
voulu mourir. Cependant, après de brillants succès, qui
permirent d'imposer au roi de Tunis un traité honorable
pour nos armes, l'expédition chrétienne reprit la mer : c'est
alors qu'on fit deux parts des dépouilles mortelles du saint
roi. Le corps fut inhumé à Saint-Denis, et y dormit en paix
jusqu'à la Révolution; le cœur et les entrailles, donnés à
Charles d'Anjou, furent confiés par lui à l'abbaye de Mon-
réale, en Sicile, où ils furent visités et scellés de nouveau,
le 1" juillet 1843. François II, quand il fut chassé de son
royaume de Naples, emporta ces restes précieux, et les
offrit plus tard au cardinal Lavigerie. A ce moment-là
même, un comité catholique, sous la présidence de M. le
comte de Buisseret, s'organisait pour aider le cardinal à
bâtir une église à Carthage, à peu près à l'endroit où
Louis IX mourut. On pensa tout de suite à déposer le
cœur de saint Louis dans la nouvelle basilique, et à l'enfer-
mer dans une châsse digne de la France et de nos vieilles
gloires chevaleresques; mais cette fois, on ne voulut
s'adresser qu'aux plus illustres familles de l'ancienne France,
 aux fils des Croisés; leurs noms, — celui de M. le comte