Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
372             LES ALIÉNÉS DEVANT L'OPINION

 pas atteint le but proposé. On n'a pas amélioré une situa-
 tion qui, après tout, n'était pas si mauvaise qu'on se plait à
 le proclamer, mais on a porté une atteinte grave à des
 intérêts aussi respectables que ceux que l'on voulait défen-
 dre; à l'inviolabilité du domicile et à la liberté de la famille.
 On inaugure ainsi et on légitime un système d'inquisition
 qui, logiquement, peut s'étendre à tout autre chose qu'à la
protection des aliénés.
    Comme complément à ces réformes et dans le but d'en
 assurer l'exécution, les législateurs ont institué une inno-
vation destinée à garantir les intérêts de personne et la
conservation des biens des aliénés. On y a pourvu en
créant un comité supérieur spécial des aliénés attaché au
ministère de l'intérieur : des commissions permanentes
départementales chargées d'exécuter une surveillance sévère
et continue sur les placements, le séjour des malades dans
les asiles, leur sortie, la gestion de leurs biens; un méde-
cin-inspecteur départemental, faisant partie de la commis-
sion; en réorganisant le service d'inspection générale, et
enfin en donnant une extension plus large et plus solide aux
prescriptions de conservation édictées par la loi de 1838.
    On ne peut qu'applaudir sincèrement à l'inauguration de
ces nouvelles mesures si suffisantes, elles seules, pour com-
bler les lacunes reprochées au régime actuel, et qui rendent
inutile l'intervention permanente de la justice à l'égard
des aliénés; laquelle devrait être réservée aux cas où il
s'élèverait des contestations et qui rentrerait ainsi dans
son rôle naturel.
   Il est encore une dernière addition qui vient compléter
la nouvelle législation et dont l'importance et la nécessité
n'échapperont à personne. Jusqu'ici, les aliénés dits crimi-
nels étaient soumis au régime commun et aux mêmes con-