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368            LES ALIÉNÉS DEVANT L'OPINION

 d'un intérêt secondaire, il est vrai, mais qui n'est pas sans
 importance. Bien que la justice soit rendue gratuitement
 en France, elle n'en est pas moins toujours onéreuse, car
la prétendue gratuité n'existe guère que de nom. L'inter-
vention des tribunaux rendue obligatoire pour les aliénés,
 doit entraîner nécessairement des frais non moins obliga-
toires; c'est donc une augmentation de charges imposées
aux familles déjà lourdement éprouvées par le malheur qui
les frappe, et souvent aussi par les dissipations si habituelles
commises par le malade.
   L'ensemble de tous ces inconvénients, me paraissent
devoir réduire dans une grande proportion, les avantages
que l'on serait en droit d'attendre d'une réforme aussi im-
portante ; et cela, d'autant mieux que plusieurs des garanties
données par la loi de 1838, pour le placement des aliénés,
ont été modifiées, et complétées, d'une manière heureu-
sement efficace. Telle est, par exemple, l'obligation d'être
docteur en médecine pour être admis à délivrer un certifi-
cat d'aliénation ; la nécessité imposée de donner des détails
circonstanciés sur les symptômes, les causes et la marche
de la maladie, etc., toutes conditions propres à éclairer
l'opinion :
   La sollicitude des législateurs ne s'est pas bornée aux
malades internés dans les asiles; elle s'est étendue encore
à une catégorie non moins nombreuse et non moins inté-
ressante dont le sort réclame autant sinon plus, une pro-
tection et une surveillance tutélaires. C'est en effet, parmi
ceux-ci, que l'on rencontre les véritables abus et les faits
de séquestration souvent monstrueux, qu'il est difficile de
prévenir ou de réprimer parce qu'ils sont à l'abri de tout
contrôle.
  La loi de 1838 est muette à leur égard : ce silence ne