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         NOUVELLES                         AVIGNONAISESM
                                         PAR

                           J.-IRÉNÉE           AVIAS


Ç^rQjN parlant des Nouvelles avignomises, nous ne sortirons point
yjfêŒ) du cadre que la Revue s'est tracé, car M. Avias est un peu
lyonnais. Il a vécu parmi nous, ne nous a quittés que récemment, et de
plus il est notre collaborateur, — ce qui ne nous empêchera de dire,
avec une entière franchise, ni le mal ni le bien que nous pourrions
penser de son livre.
   Je ne sais si chacun est fait de même, mais une pente invincible ne
vous amène-t-elle pas toujours à rechercher au fond d'un livre la per-
sonne de l'auteur et à mesurer votre degré d'estime pour le premier
sur la sympathie que vous ressentez pour le second? L'ouvrage sera
toujours moins intéressant que l'ouvrier. Derrière le livre il y a une
âme, qui se reflète dans les récits comme dans un miroir, un peu
vaguement parfois. Mais l'image n'est que plus attirante, si elle laisse
au lecteur quelques endroits à deviner. Je ne dissimulerai pas que j'ai
jeté plus d'un livre, moins à cause de ses défauts, que parce qu'il me
suggérait l'idée d'une âme basse ou grossière ou vaniteuse.
   C'est en vain que l'auteur rêverait de ne rien laisser voir de lui, de
faire, comme le prétendait Flaubert, une œuvre « impersonnelle ». Me
permettra-t-on de dire que dans les oeuvres de Flaubert, je ne vois



 (i) Lyon, chez Auguste Cote, place Bellecour, 8.