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• 206                    BEAUX-ARTS

 un air de grande demeure seigneuriale ; mais la dévastation
 qu'il a subie à l'intérieur cause une vraie déception à ceux
 qui en franchissent le seuil.
    A voir ces vastes salles dénudées, on dirait que les Van-
 dales y ont passé.
    Agglomérés et vus à leur place, ces chefs-d'œuvre se
 communiquaient les uns aux autres comme un rayonne-
 ment de beauté.
    Relégués maintenant, comme de vulgaires bibelots, dans
 des collections d'amateurs, dans la boutique d'un anti-
quaire, voire même derrière les vitrines d'un musée natio-'
 nal, ils ont singulièrement perdu de leur prestige.
    Plus d'effet d'ensemble, résultant du rapprochement et du
contraste ; plus de pensée créatrice à interpréter, et dans le
visiteur désenchanté, plus d'enthousiasme.
    Bien motivée était donc une publication décrivant, d'une
part, les beautés du château de la Bâtie, et de l'autre en
offrant une reproduction intelligente. Ces deux conditions
ont été remplies.
    M. le comte de Soultrait, écrivain distingué, et auteur
de plusieurs travaux archéologiques remarquables, s'est
chargé de la partie descriptive, et M. Félix Thiolier, peintre
et photographe habile, a publié les héliogravures. Ces deux
parties d'une même œuvre s'élucident mutuellement, et
donnent une idée complète du château de la Bâtie, aux
jours de sa splendeur.
   M. le comte de Soultrait, d'après des documents authen-
tiques, nous offre d'abord le récit de tout ce qui se rattache
à cette noble maison d'Urfé, qui, pendant des siècles, a
illustré le pays.
   Il remonte à son origine, alors qu'au commencement
du xive siècle, en 1301, dans la personne d'Arnulfe d'Urfé