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                     ET DEVANT LA LOI                     199

 psychiques comme faisant partie des manifestations de
 notre individualité, s'opérant par l'intermédiaire d'organes
 particuliers, mais relevant de notre personnalité entière et
 non de Tune de ses parties constituantes : de même que les
 fonctions vitales ne sont pas des attributs spéciaux de la
matière.
    Ces considérations nous expliquent, dans une certaine
mesure, les limites imposées à l'exercice de nos facultés.
Celles-ci n'étant point uniquement des manières d'être de
l'âme, mais bien de l'individu, de l'être humain, partici-
pent à ses propriétés mêmes et se trouvent enfermées dans
le cercle étroit où le place sa nature complexe et bornée.
Il en résulte, pour notre individualité, un caractère spécial
qui a des rapports avec l'un et l'autre de ses éléments cons-
titutifs, sans en posséder la complète intégrité. Ainsi, notre
intelligence ne peut embrasser une foulé de choses qui sont
cependant du domaine spirituel, telles que la notion du
temps, de l'espace, de la divisibilité, etc., en un mot, de
l'infini qui échappe à notre conception. De même, nos
organes se comportent tout autrement que la matière ina-
nimée dont, cependant, ils sont formés.
   Nous ne pouvons pas isoler les causes et le point de
départ des manifestations de notre être. Soit que Ton
pense, que Ton sente, que l'on digère, c'est toujours le
même moi, qui est en jeu : aussi, nos fonctions sont-elles
toutes solidaires. Nos sentiments, nos pensées, notre
activité subissent l'influence de l'état de notre organisme :
La souffrance physique éveille la souffrance morale comme
nos impressions morales, nos sentiments et nos pensées
favorisent ou entravent l'exercice de nos fonctions orga-
niques. La joie et la tristesse, la peur, la colère se réper-
cutent sur la vie animale : - la nutrition, la circulation et