Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
I58          RÉPONSE AUX CHERCHEURS D ' E A U

çait à la Boucle une petite machine cachée sous les arbres
du cours d'Herbouville; puis à la sourdine, sans rien dire
à personne, il conduisait un doigt du Rhône sur la grande
place du faubourg, aux applaudissements de la population
ébahie !

   Mais ingratitude des peuples! Toutes les fois qu'on
monte à la Croix-Rousse on passe par la rue Terme, et
sur le plateau, on cherche en vain la rue Cabias, qui ne se
trouve pas davantage dans l'indicateur Fournier.
   Il est probable, du reste, que si elle eût jamais existé,
on l'aurait débaptisée en honneur d'un saint nouveau;
comme la rue Bourbon dont le nom était destiné à perpé-
tuer le souvenir de Jacques Bourbon, l'échevin, qui en
1749, avait donné gratuitement le terrain pour l'établisse-
ment de cette rue; (en 1747, elle n'existait pas encore.)
Son arrivée sur la place de Bellecour, à partir de la rue
Sala, date seulement du milieu de notre siècle.
   La morale, c'est que dans les baptêmes il ne faut pas
oublier le nom propre. Il est certain que sans cet oubli,
Jacques n'aurait pas été supplanté par Victor.

   Encouragée par le succès de M. Cabias, la ville de Lyon
eut la bonne intention d'imiter la Croix-Rousse, mais elle
n'arriva que dix ans plus tard.
   Comme Paris, en faisant son premier chemin de fer de
Saint-Germain, n'a fait qu'imiter, à huit ans de distance,
notre bonne ville de Lyon, qui grâce au talent et à l'énergie
de Seguin l'aîné, avait pu créer le chemin de fer de Saint-
Étienne, antérieurement à la loi d'expropriation.

  La démonstration de Cabias, c'était l'évidence. Trois