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84                 LUS GOUVERNEURS DE LYON

Guillaume de Gadagne, seigneur de Bouthéon, fut appelé à
remplir les fonctions de lieutenant du Roi. Après avoir
administré notre province pendant dix-sept ans, Mande-
lot (35) mourut le 24 novembre 1588, et fut inhumé
dans l'église de Saint-Jean. Par lettres du même jour,
24 novembre 1588, le gouvernement de Lyon fut donné à :

   XVII. CHARLES-EMMANUEL DE SAVOIE, duc de NEMOURS.
Ce jeune prince embrassa le parti de la Ligue et puissam-
ment secondé par Pierre d'Espinac, archevêque de Lyon et
par le chancelier de Mayenne, il prolongea pendant cinq ans
la guerre civile dans nos contrées. Lui aussi convoita la cou-
ronne de France, car il se fit dresser par Nicolas de Langes
une généalogie, dans laquelle cet historien chercha à dé-
montrer qu'il devait hériter de Louis XII, son bisaïeul
maternel en ligne droite. Lorsque les Lyonnais se soumi-
rent à l'obéissance d'Henri IV, Nemours fut emprisonné
au château de Pierre-Scise, d'où il se sauva déguisé « en
souillon de cuisine. » Mayenne lui avait donné pour lieute-
nant le marquis d'Halincourt, gendre de Mandelot, mais


   (35) Le portrait de Mandelot a été reproduit, d'après une médaille,
dans le Trésor de numismatique de M. Colas, où on lit que cette médaille
passe parmi ses descendants pour avoir été frappée en mémoiie de
l'humanité qu'aurait déployée Mandelot en tempérant les ordres de la
Cour, apportés par Pierre d'Auxcrre pour le massacre des protestants ;
mais comme elle porte la date de 1572, et qu'elle paraît avoir été
gravée par Jean Goujon, une des victimes de la Saint-Barthélémy, il
est plus naturel de conjecturer qu'elle a été frappée en mémoire du
dévouement de Mandelot pendant le débordement du Rhône et de la
Saône, en décembre 1570. —Voyez le Courrier de Lyon du 15 août 1834,
les Archives du Rhône, t. VU, p. 379 et 471, la Bicgr. univ., art. Ans-
seire, et ma Notice sur Mandelot, Lyon, 1834, in-8.