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 i8                  LES GOUVERNEURS DE LYON

    IX. FRANÇOIS DE TOURNON, cardinal, et plus tard, en 15 51,
 archevêque de Lyon. Charies-Quint ayant été repoussé de
 la Provence, François I er chargea cet illustre prélat de
 diriger les opérations de la guerre. Tournon, dit un de ses
 biographes, avait donné, comme négociateur, des preuves
 de la plus haute capacité (23). Placé dans une situation
nouvelle, il montra tout ce que peuvent un grand carac-
tère et un esprit étendu. Le 22 janvier 1537, le roi remer-
 cia très affectueusement le cardinal de Tournon d'avoir fait
 un emprunt de 40,000 livres aux banquiers de Lyon à trois
pour cent par mois. Il est à noter que les prêteurs exigèrent
l'engagement personnel du cardinal et ne voulurent traiter
qu'avec lui. Plus tard, à son retour d'Italie, M. de Tour-
non, qui n'était plus gouverneur de Lyon, fit part à Fran-
çois I" de son projet d'établir à Lyon une banque. Le roi
l'approuva et l'emprunt fut établi à huit pour cent par an.
Lyon était alors menacé par d'autres ennemis. Les secta-
teurs de Luther voulaient faire de cette cité le boulevard de
la Réforme, mais ils échouèrent dans toutes leurs menées
tant que dura l'administration de l'illustre cardinal, qui se
démit de ses fonctions de gouverneur en 1542, et eut pour
successeur :


   (23) « Il ne faut pas, disait Cbarles-Quint, se défier de ce que dit le
cardinal de Tournon, mais plutôt de ce qu'il ne dit pas. » C'étoit
sans doute, observe Lamothe-le-Vayer, attribuer à ce prélat une finesse
accompagnée de tromperie, et qui doit être blâmée. Œuvres, tome IX,
p. 122. — Les lettres du roi, qui nomment le cardinal de Tournon
lieutenant-général au pays de Lyonnois, sont datées de Lyon le 10 octobre
1J36. Elles sont rapportées dans ï'Hist. du cardinal de Tournon, par
Fleury, p. 146. Le P. Ménestrier, Notes inédites, les donne sous la date
du 10 décembre 7J>J et renvoie aux registres de la Chambre des Comptes
du Dauphiné.