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488                      THIERRIAT

« circonspection qui les enhardit. Car vraiment, quand on
<< résume les discours de ces hommes dont le langage vous
« éblouit, on n'y trouve le plus souvent que des inconsé-
« quences.» — Et sa biographie continue sur ce ton par
des allusions à un artiste dont le lecteur devinera sans
doute le nom.
   Comme Thierriat, Trimolet avait reçu de Revoil le
goût de l'antique, du gothique et de la .Renaissance. En
1830, il n'y avait guère à Lyon que Trimolet, Carrand,
Thierriat, Bourgeois, Meunier et quelques autres qui fus-
sent animés de la passion des vieilles choses. L'intuition
artistique les faisait devancer de quarante ans les nom-
breux amateurs de notre époque ; Bonnefond n'était pas
collectionneur. Selon lui, les meilleures collections étaient
celles des pièces de cent sous. Salutaire critique à l'adresse
de Thierriat pour tempérer sans doute son goût pour le
bric à brac, et l'arrêter dans cette coûteuse voie. La col-
lection de Trimolet, invisible aujourd'hui, mais que j ' a i
visitée dans ma jeunesse, était magnifique. « L'art de la
« gravure y est représenté • par plus de mille pièces de
« choix des maîtres italiens, allemands, flamands, hol-
« landais, français. Il y a là des dessins originaux du
« Titien, du Corrège, d'André del Sarte, de Murillo, de
« Terburg' et d'autres maîtres, une splendide collection
« d'émaux, de triptyques, de reliquaires, de custodes,
« de salières, d'assiettes, de coupes, de coffrets, de mé-
« daillons, de bijoux, de candélabres depuis l'origine de
« l'art. Le fer ciselé est représenté par des épées, des
« armures, des casques, des hallebardes, pertuisanes ou
« piques, des couteaux, des dagues, des fermoirs d'escar-
« celle, l'ivoire par un coffret sculpté avec un art infini,
« le bois par des crédences, des bahuts, des cabinets et par
« plusieurs meubles dont le plus- gTand représente le