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460 LES AUDRAN portions du corps humain, mesurées sur les plus belles figures de l'antiquité. Son but était de faciliter ainsi aux jeunes élèves la nécessité de bonnes études de dessin , aussi il dit lui-même, qu'il s'est appuyé surtout sur l'an- tique. « L'antique me présente des ouvrages admirables, j ' e n fais mon étude particulière ; je lui dois le peu que je sçay ; je prend soin d'en ramasser les mesures pour en mieux examiner les beautés et je vous les offre .. » Girard Audran eut un grand nombre d'élèves et tous se distinguèrent des autres graveurs par une science pro- fonde du dessin. On dit bien que sitôt que les graveurs sacrifient le dessin au procédé matériel de leur art, ils dé- génèrent immédiatement. A cela il faut ajouter qu'il ne peut y avoir de véritables artistes sans dessin, en gra- vure surtout. Si votre main n'est habile qu'à reproduire d'ensemble un effet de clair obscur et de perspective aé- rienne, cela ne suffit point ; il faut aussi savoir mettre chaque chose, chaque contour à sa place et pour cela il faut avoir une main habile à dessiner. On oublie quelque- fois cela de nos jours et on prend l'aspect d'un objet sai- sissant à première vue, comme l'expression véritable de l'art. En étudiant mieux et en se rapprochant, il n'y a plus rien... Girard Audran n'aurait pu reproduire de semblables œuvres ! L'œuvre de Girard Audran comprend 312 numéros dans le catalogue fourni par Le Blanc dans le Manuel de l'amateur d'estampes et il y en a 35 dans la collection de la bibliothèque du Palais des beaux-arts (1) ! (1) Catalogue des estampes, etc., par Rolle : 6 d'après Poussin, 4 d'après P. Mignard, ] d'après Le Sueur, les batailles d'Alexandre et l'escalier de Versailles d'après Le Brun, que nous comptons pour 17, 1 d'après A. Viri et 6 d'après inconnus.