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412 LA GUERRE DE MORÉE On voit encore aujourd'hui à une heure de Modon, sur un plateau qui domine la mer ionienne, un blockaus que les pâtres grecs appellent redoute d'Ibrahim. Les |jours suivants se passèrent en courses de ravitail- lement dans les vallées de la Messéniè ; le 23^ mars, Ibra- him envoya le 3 e , le 4° régiment et l'équipage de siège attaquer Navarin. Un corps de Grecs voulut vainement secourir cette place importante qui gênait les mouve- ments du Pacha ; deux bataillons égyptiens le défit et la garnison, qui avait voulu tenter une sortie, fut ramenée précipitamment derrière ses remparts. Le 25, Ibrahim sortit de Modon avec toute son armée et prit en personne la direction du siège. 3500 Grecs sous la conduite d'Yagni vinrent au secours de la place insultée.. Ibrahim les repoussa et fit leur chef prisonnier. Malgré cet échec, la garnison de Navarin répondit vail- lamment aux attaques et ne se lassa pas de faire incessamment des sorties que soutenaient les Grecs du dehors ainsi que la flotte venue de Napoli sous les ordres de Tsamados. Le-1er du mois de Ramadan, 49 avril, les Egyptiens apprirent qu'une armée de neuf mille Grecs s'avançait rapidement sur eux et qu'elle n'était plus qu'à douze kilomètres du camp. Sans abandonner les travaux du siège, Ibrahim, à la. tête du Nizam, courut à leur rencontre et, après quelques heures d'un combat sanglant, les dispersa, ramenant pri- sonniers Vasili-Hakaramoviti, commandant delà Morée, Nikolaos, et le capitaine roméliote Svango. Les capitai- nes grecs Xidis et Raphaël étaient restés sur le champ de bataille. Kosta Botzaris, frère de Marco Botzaris, blessé et renversé de cheval, ne dut son salut qu'au dévouement de ses Souliotes qui le ramassèrent et l'emportèrent dans