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IjA GDEHUE DE MORKE 4-09 dans le superbe navire, tandis que ses marins affolés se précipitaient dans les chaloupes ou dans lesflots.Les qua- tre autres brûlots s'attachèrent avec le même sang-froid et le même succès aux plus superbes vaisseaux des Osmanlis. A ces flammes, pas de résistance. Le Capitan-Pacha épou- vanté se dégagea en toute hâte, donna le signal de la re- traite et, entraînant les. débris de sa flotte, s'enfuit vers le détroit des Dardanelles, sans se soucier davantage des Egyptiens qu'il laissait aux prises avec ses implacables ennemis. Plus ferme et plus habile. Ibrahim-Pacha ne céda pas aussi facilement. Il écarta les plus hardis avec sa puis- sante artillerie, maintint les audacieux, passa vigoureuse- ment à travers ces hardis frelons qui le harcelaient avec acharnement, et, quittant cette rade inhospitalière et dan- gereuse, mit le cap sur la Morée, mais sans pouvoir, mal- gré l'excellence de sa marche, se débarrasser des bricks fins voiliers et des goélettes insaisissables qui l'escor- taient. A la hauteur de Candie, Miaulis lui enleva sa plus belle frégate et cinq grands transports chargés de deux mille hommes de débarquement. L'exaspération des Egyptiens était à son comble et on n'avait aucun moyen d'atteindre et de châtier ces insolents petits voiliers qui fuyaient ou revenaient plus rapides que les vents. C'étaient eux qui étaient maîtres de la mer et qui acceptaient ou refu- saient le combat suivant leur convenance ou leur gré; vol- tigeant autour des frégates égyptiennes, ils ressemblaient à ces guêpes venimeuses qui, dans les prairies, fatiguent et exaspèrent les troupeaux et qui, par leur petitesse et leur vol rapide, échappent, en bourdonnant, aux coups de cor- nes les plus violents des grands et redoutables taureaux. La colère des Egyptiens grandissait toujours. Avec cette