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BIBLIOGRAPHIE 353 entre l'extension des glaciers et l'époque actuelle constituent ce qu'on appelle la faune quaternaire. On trouve générale- ment leurs débris enfouis à la limite des alluvions et du lehm, dans les flancs des rochers et dans les grottes, ou enfin dans des argiles bleuâtres qui forment le terme supérieur des dépôts quaternaires. Le Muséum de Lyon est riche en débris de cet âge. Tout le monde a vu, entre autres, le superbe squelette d'éléphant, spécimen unique en Europe, recueilli par M. le D' Jourdan, et remonté par les soins de MM. Revil, dans la grande ga- lerie zoologique. La nomenclature des espèces retrouvées dans le lehm de nos régions et représentées pour la plupart dans les collections lyonnaises, en élève le nombre à plus de quarante, sans compter de nombreux mollusques. MM. Lortet et Chantre donnent une liste très-instructive des cavernes ou des fentes de rochers où ces espèces se sont trouvées associées; en tout vingt-cinq stations espacées comme des jalons depuis le Jura jusqu'aux Bouches-du-Rhône. Les plaines du Rhône et de la Saône étaient alors fréquen- tées par le mammouth, le rhinocéros, des troupeaux de bi- sons, de grands bÅ“ufs, de cerfs et de chevaux. Le lion, l'ours, l'hyène hantaient nos régions montagneuses, où le renne abondait aussi. L'homme lui-même avait déjà pris possession de quelques cavernes, et ses ossements, mêlés à ceux des animaux quaternaires, sont là pour attester sa pré- sence. Des planches d'une belle exécution reproduisent, dans les Archives du Muséum, quelques-uns des types les plus impor- tants de cette époque, de nombreuses séries solutréennes, le lagomys, ÃElephas intermedius de M. Jourdan, etc. ; enfin un crâne humain découvert à la ïruchère dans les argiles bleuâtres de la Saône, par M. Legrand de Mercey. Ces argiles empruntent à cette trouvaille un intérêt par- ticulier. MM. Lortet et Chantre les considèrent comme une formation lacustre ou paludéenne. D'après eux, elles ne for- 23