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 310                     BIBLIOGRAPHIE.

 d'une science, d'une piété et surtout d'une prudence phéno-
 ménale, Benoît XIV qui s'appropriait les doctrines de Gerson,
 le proposait pour modèle aux évèques, aux prêtres et à tous
 les catéchistes de l'Eglise. » (Voir ses Instit., chap. ix. —
  « Quand, fait observer M. Darche, Benoît XIV, cet immortel
 Pontife, proposait ainsi Gerson pour exemple aux Pasteurs de
 l'Eglise, c'est, assurément, que ce Gerson en était digne.
 S'il en était digne alors, pourquoi ne le serait-il plus aujour-
 d'hui? La vérité n'a pas changé non plus que la volonté de
 Gerson dans le Ciel où il se repose de ses longs et saints
 combats pour la Foi et la défense des vérités évangéliques ;
 ce sont donc les hommes superficiels, inconstants, qui ont
 changé à son égard... »
    « Depuis, Rome, en 1851, sous le pontificat de Pie IX, a
 sanctionné cet éloge de Benoît XIV, en ratifiant le Concile
 provincial de Toulouse tenu sous le cardinal d'Astros, en
 1850. Or, jamais Rome n'offrirait comme exemple à suivre,
 comme modèle à imiter un schismatique, même un person-
 nage dont la foi serait douteuse, la vertu équivoque, la doc-
 trine corrompue et le nom couvert d'opprobre. »
    M. Darche conclut avec raison, d'après les menées des
 adversaires — et il fournit des preuves sans réplique — que
 les calomiateurs et les diffamateurs du vénérable Chancelier
 n'ont eu qu'un but : lui enlever ses titres sur Y Imitation de
 Jésus-Christ. Et à l'aide de documents inédits ou mal pré-
 sentés jusqu'à ce jour, il fait jaillir une vive lumière du dé-
 bat et démontre invinciblement que l'auteur certain de VImi-
 tation n'est et ne peut être que Gerson, le Chancelier de
 Paris. Enfin, Gerson, son esprit, son cœur et son génie, son
 vrai caractère en un mot, ses doctes écrits et ses grandes
 œuvres revivent si bien dans « ce beau, très-intéressant et
très-curieux volume, » comme l'appelle un de nos plus
 éloquents évèques, que M. Darche a pu, empruntant l'ex-
pression d'un poète célèbre, écrire en terminant : « Et moi
 aussi, j'ai élevé à Gerson un monument plus durable que
d'airain ! Exegi monumentum ad Gersonem, benedictus sit
Deus I                          L'abbé Georges MASSÉ.