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                    MAURES ET SARRASINS                  287

 Sarrasins et qu'on a appelée Sarrasine, comme la herse
 mobile suspendue sur les portes d'un château fort.
    Château-Sarrasin, homonyme de ceux de nos contrées,
 est latinisé, en 847, castrum Cerrucium; puis, en 1162,
 castellum Sarracenum. On reconnaît là, dans la transfor-
 mation de Cerrucium en Sarracenum, l'influence dont
 nous avons parlé précédemment. Ce nom de Cerrucium,
 qui est le premier en date, nous le traduisons par rocher
 ou coteau élevé, du celtique cer uc suivi du suffixe ium.
    On remarquera que le cer de cerrucium, qui, selon
toute apparence devait se prononcer Querrucium, absolu-
ment comme Queyras, est écrit par un c, et que cette
 orthographe affirme comment ce mot descend de notre
radical caer, adouci en sar, ser.
   On sait que les caer gaulois doivent leur nom à la na-
ture des matériaux employés dans leur construction, des
caer ou blocs de rocher.
   Même radical pour nos villages de Serezin sur le Rhône,
Serezin de Mures, Serezin de la Tour, autrefois Cirizin,
tous situés sur les cimes de collines rocheuses, caillou-
teuses ou graveleuses, appelées serres par nos villageois
qui ont conservé, en la patoisant, l'ancienne expression
gauloise de ser. De même aussi pour Cerezol, Serreval,
Serraussais, Serrasse, Cerasson, Serretaz, Sarrossais, Ci-
riel, Cirin et Serin; pour Sarcenas (Cercenaz) et le Sarrasi-
nay: pour les multiples Serrières, le Grand-Serre, le Beau-
Serre, Serra -Longa, Montserra, Vaulserre, Vauzerier,
Serre-Méan, et les Serre, Serra, Sara, Seraz, Saraz, sans
désinence aucune.
   Remarquons encore que ces Serres ont leurs représen-
tants dans toutes les Serres de la Drôme et dans les
Sierras espagnols, qui, selon quelques écrivains, doivent
aussi leur nom au séjour prolongé que firent les Sarra-