Revue du Lyonnais » série 4 - n°1 ( 1876 ) » pp.281

                    MAURES ET SARRASINS                   281

   On voit par ce simple exposé la valeur qu'il faut
accorder aux partisans du système qui considère les
Maures comme les générateurs du nom imposé à la Mau-
rienne. Il en est de même pour les Sarrasins, ainsi que
nous allons l'établir. Mais, au préalable, énumérons les
localités qui portent la dénomination de Sarrasin :
   Château-Sarrasin, les châteaux des Sarrasins, les tours
des Sarrasins, les forts Sarrasins, les crèches des Sarrasins,
le puits des Sarrasins, la tanna des Sarrasins, la cam-
bourne des Sarrasins, la caverne des Sarrabins, la grotte
des Sarrabins, la villa dou Sarrabin, la prairie des Sarra-
sins, la porte des Sarrasins, les rochers des Sarrasins, le
hameau des Sarrasins, la fosse des Sarrasins, etc..
   Ce nom, pour ne mentionner que les lieux que nous
avons visités et décrits, est donné particulièrement à des
 cavernes creusées dans les rochers, à des habitations cons-
truites en des lieux de difficile accès, à d'anciens travaux
de mine, à des exploitations souterraines abandonnées, à
des ruines sur lesquelles l'histoire ne dit rien de précis.
   Que ce peuple se soit rendu coupable de beaucoup de
méfaits, nous ne saurions le révoquer en doute ; mais il est
quelques points qui nous semblent obscurs et que nous
tenons à signaler.
   Comment se fait-il que, dans le Lyonnais, le nom de
Sarrasin soit affecté à la plupart des monuments romains
élevés dans cette province ? les Sarrasinières, aux ruines
du théâtre édifié à Saint-Irénée, sur l'emplacement des
Minimes ; la Sarrasinière, à de larges fossés creusés dans
les plaines de Parilly, entre la Guillotière et le village de
Venissieux ; les Sarrasinières ou les caves de Cerasin, le
lonc du Ron,àe Lyon à Miribel par la Pape et Neyron ; les
thues des Sarrasins à l'aqueduc de la Brevenne, qui ame-
nait les eaux de la vallée au camp de Tassin, et de là à