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*82 LES BIBLIOTHÈQUES Ã>E LYON jurisconsultes ; on trouve aussi une collection, malheu- reusement incomplète, des discours prononcés dans les 'audiences solennelles tenues par la Cour. La littérature n'a été jamais, ainsi que l'histoire, que la partie très-secondaire de cette bibliothèque ; cependant, on y rencontre une très-belle édition de l'Histoire de la Bresse , par Guichenon, reliée en maroquin rouge. La collection du Moniteur est complète. La biographie de Michaud s'y trouve aussi, avec un bel exemplaire des Olim. Chaque année, des acquisitions, mais trop peu nom- breuses, augmentent les richesses de cette Bibliothèque. Elles s'accroîtraient encore davantage si les chefs de la Cour sollicitaient des dons des ministères. Les livres reposent sur des tablettes en chêne, dans des armoires à grillages, surmontées d'un balcon qui permet l'accès des rayons supérieurs ; mais tous ces rayons sont pleins déjà , et beaucoup d'ouvrages anciens ont dû être relégués dans une antichambre, preuve nouvelle de l'impré- voyance de l'architecte Baltard, constructeur du palais, qui a tout sacrifié à la prétentieuse colonnade de la façade et à la salle des Pas-Perdus, où il a mis du grec partout , croyant sans doute que Lyon était une ville assise au pied de l'Acropole, sous le beau climat de la Grèce. Je proposerais aussi d'écrire sur l'attique de cette colonnade ces mots qu'on peut inscrire sur tous les monu- ments de Lyon : grandeur et misère. La grandeur n'est qu'au dehors — c'est un masque sous lequel on cache les misères et les haillons du dedans : — des escaliers insuffisants, des couloirs de petite dimension, des salles brûlantes l'été, glaciales l'hiver, sans cachet, sans noblesse, du goût le plus vulgaire, incommodes même. Et tout cet amas de pierres a coûté cependant plus de six millions et a été fait par un membre de l'Institut. Léopold NIEPCE. (.4 continuer.)