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POÉSIE. 103 THÉRÈSE. Au tien, l'on se console ; Mais, au mien, quand déjà la jeunesse s'envole, Sans même qu'on vous plaigne, il faut tout endurer. RAVELINA. Orpheline, on sait trop ce que c'est que pleurer. Au découragement quelquefois le cceur cède ; On souffre d'être seule et l'on a besoin d'aide. THÉRÈSE. Ton cceur souffre, dis-tu ?. RAVELINA. Ne crois pas.,.. THÉRÈSE. Je comprends. Quand on a, comme toi, perdu tous ses parents, Pour être respectée, on peut bien, on doit même Laisser parler son cœur et chercher qui vous aime. RAVELINA. Un amour sans espoir est pire que la mort. THÉRÈSE. Il faut baisser la voile afin d'entrer au port. Le trop d'ambition fait souvent qu'on échoue. On te dit un peu fière. RAVELINA. Ah ! que le ciel se joue Des rêves éclatants de notre vanité, Et qu'il me punit bien d'une sotte fierté ! Avoir visé si haut, pour être ridicule l THÉRÈSE. Quand la chèvre aperçoit l'abîme, elle recule. RAVELINA. Moi, j'y cours.