Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 130                          PERICAUD

l'auteur de sa nécrologie, de le voir se promener le lende-
main, appuyé sur le bras de celui dont il s'était moqué la
veille, et qui quelquefois le lui avait bien rendu.
  • Pericaud avait donc la malice vive, mais innocente,
goguenarde, mais sans fiel. C'était la malice du bon vieux
temps, à la façon de Guy-Patin, avec qui ses compatrio-
tes le comparaient volontiers (1). Enfin, Pericaud nous
paraît avoir été un de ces derniers Gaulois frottés d'atti-
cisme, qui avaient le courage de leur esprit, mais non de
leurs petites méchancetés.
    En résumé, sa physionomie et celle de Breghot du Lut
se font valoir l'une l'autre, se complètent en se prêtant un
mutuel appui, et c'est pourquoi nous les avons mises dans
le même cadre. Elles nous rappellent ce que pouvait faire,
il y a cinquante ans, en province, le travail littéraire à
deux, l'étude en collaboration, la méditation combinée,
genre d'association qui, depuis, a fait tant de progrès
parmi nous. Mais alors elle était plus désintéressée, plus
dévouée à l'art qu'aujourd'hui, et se formait sous d'autres
auspices.
                                     Honoré BONHOMME.




   (1) Discours prononcé par M. Hignard, président de la Société lit-
téraire de Lyon, le 6 novembre 1867. Lyon, imp. Vinglrinier, in-8°
de 3 pages.