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140                         PERICAUD
dont on a bien voulu me confier la rédaction. La notice, les
notes et le glossaire sont achevés, ou du moins il ne s'agit
plus que d'y mettre la dernière main. Je me trompe : il
existe encore deux passages qui ont besoin d'être commen-
tés, et sur lesquels je n'ai pu jusqu'à ce jour me procurer
les éclaircissements nécessaires. Permettez-moi de vous sou-
mettre ces passages, ainsi qu'aux lecteurs de votre excellent
journal.
   Vous vous rappelez qu'à la suite des œuvres de la célèbre
Lyonnaise, on imprime toujours les escrits de divers poètes
à sa louange. Dans une de ces pièces, que je crois l'ouvrage
d'Olivier de Magny (voyez pag. 188 et 189 de l'édition de
1762, que vous avez peut-être), se trouve une description du
jardin de Louise Labé (1). La strophe suivante fait partie de
cette description :
               Au milieu, pour faire ombrage,
               Estoient maints arceaux couuerls
               De coudriers, et d'un bocage
               Fait de cent arbres diuers :
               Là l'oliue palissante
               Qu'Athene tant reclama,
               Et la branche verdissante
               Qu'Apollon jadis ayma ;
               Là l'arbre droit de Cybelle,
               Et le ceruerin rebelle
               Au plaisir vénérien,
               Avec l'obscure ramee
               Par Phebe jadis formée
               Du corps Cyparissien.
  Les arbres qui sont désignés ici d'une manière poétique
sont connus de tout le monde, à l'exception d'un seul d'en-



  (1) L'emplacement de ce jardin est occupé aujourd'hui, en grande
partie, par une rue de Lyon nommée, à raison de cette circonstance,
rue de la Belle-Cordière.