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130 RUE DES ARCHERS décret de l'inquisition, daté du 3 août précédent. Les juges du Parlement disent que : « Sans examiner ce que contient « le décret, il leur suffit qu'il soit émané d'un tribunal dont « on n'a jamais reconnu l'autorité dans le royaume, pour « en requérir la suppression. » (Le Grand Vocab.) L'ordre des Jacobins subsista à Lyon jusqu'à l'époque de la Révolution ; mais on n'en vendit pas le claustral, et la ville en resta propriétaire. On y installa provisoirement le Mont-de-Piété, créé à Lyon par un décret du 23 mai 1810. Ce fut ensuite en 1818 que la préfecture du Rhône y fut établie. Elle était auparavant dans un hôtel de la rue Boissac, occupé aujourd'hui par le général commandant à Lyon. L'église, dont le mur latéral servait de limite à la place des Jacobins, fut nécessairement démolie, et elle eût été cependant d'un grand avantage pour notre ville qui manqiie de paroisse depuis celle de Saint-Bonaventure jusqu'à Saint- François. Cette opération positiviste a été ainsi qualifiée par F. Z. Collombet dans le Lyon ancien et moderne. « Ce « fut sous l'administration de M. de Chabrol, préfet du « Rhône, de 1815 à 1817, que cet acte de sauvage et brutal « vandalisme s'exécuta, malgré de vives et énergiques « réclamations, autant dans l'intérêt de l'art et des souve- « nirs de toute nature que dans celui de la religion. » (T. II, p. 400.) Plus tard, sous l'administration de M. Vaïsse, maire et préfet, on acheva la destruction complète du vieux monas- tère, où l'on avait antérieurement transporté la préfecture. Cependant ce bâtiment eût été d'une grande utilité à Lyon, où les locaux manquent à beaucoup d'établissements. Ainsi, au Palais-des-Arts, les différents musées sont encombrés, et l'on aurait trouvé dans l'ancien domicile des Dominicains, accompagné d'un vaste jardin, le secours de grandes salles pour y placer les collections d'histoire naturelle ; ce qui aurait permis de faire sortir du grenier du susdit Palais-des-