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BéCHEVELIR 108 naud II de Forez fut pour la ville de Lyon une de ces épo- ques favorisées. En même temps qu'il défendait les droits de son pouvoir temporel contre les velléités communales des bourgeois lyonnais, il ménageait le développement de leur commerce en assurant la sécurité de ses domaines. Il cou- vrit le Lyonnais de forteresses et d'églises : de forteresses, pour garantir les habitants contre les ravages et les dépré- dations , d'églises, pour subvenir aux besoins spirituels de la population qui se groupait à l'ombre des tours pro- tectrices. Mais, déjà avant lui, son prédécesseur (1) avait élevé sur les bords du Rhône, en face de l'ancienne île d'Ainay, un château connu sous le nom de Béchevelin, et qui devint le chef-lieu du mandement de ce nom. Evidemment, ce châ- teau n'avait pu être construit dans un lieu désert et écarté, il était destiné a défendre quelque chose, et puisqu'il se trouvait h côté de la ville, il devait vraisemblablement en garder l'une des entrées; et précisément, il se trouvait là un péage dont l'archevêque Renaud (2) obtint la cession de (1) C'était Jean de Bellesme, dont le pontificat se place entre 1182 et H92. Cette particularité de la construction du château de Béche- velin par ce prélat est constatée par l'Obituaire de Saint-Jean, où il est dit de lui : « Castrum juxta ripam Rhodani sumptuose a funda- « mentis œdificavit». (Severt: Chronologia... Antistitum Luodunensis archiepiscopatus, p. 260; Obituaire de Saint-Jean.) Le château de Béchevelin, construit suivant le système primitif sur un monticule élevé de main d'homme, se composait d'une masse circulaire, sur- montée d'une tour plus svelte, et entourée, à la base du monticule, d'une enceinte crénelée qui servait de première défense. La figure de cet édifice, qui existait encore assez bien conservé au milieu du xvi" siècle, se voit sur le plan de Lyon de cette époque, feuille 3 e du fac-similé publié par la Société historique de topographie. (2) « Pedagium de Bechivelleyn a Philippo imperatore Romanorum