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LE CAROUBIER Voici le Caroubier farouche Et sombre comme un Africain. Sa feuille a, lorqu'on la touche, Des reflets d'argent et d'airain. Faisant des grimaces de nain, Son tronc a des yeux, une bouche ; Or, sa branche qui fait la fourche Porte des doigts comme une main. Et sa racine, ou griffe, ou serre, Plongeant au sein du rocher nu, Donne l'effroi de l'inconnu !... C'est un étrange végétal, Et, bien souvent le cœur se serre, Devant cet arbre de métal. Emile GUIMET Nice, 12 janvier 1876.