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POÉSIE. 7 — « La patrie ! ô mon fils, grand mot, en vérité, Puisqu'il triomphe ici de mon anxiété ; Puisqu'il te fait chercher le bonheur dans l'estime ; Puisqu'il arme ton bras pour un devoir sublime ! Amour sacré du sol, admirable lien, Avec qui l'on peut tout, sans qui l'on ne peut rien ! Ton vieux père, à vingt ans, fit ce que tu veux faire. Ton aïeul, avant moi, s'illustrant par la guerre, Conduisait à Berlin et dans Moscou brûlant Les vainqueurs d'Iéna, d'Eylau, de Friedland. D'un paisible avenir l'âme tout occupée, Je ne t'ai point fait voir ses croix et son épée : Viens les toucher, mon fils ; tes frères, — deux héros ! — Voulurent les baiser en quittant cet enclos. » Et dans un lieu secret de l'antique demeure Le vieillard à son fils va les montrer sur l'heure, Puis, détache le glaive, et, d'un cœur tout romain, Veut au jeune soldat le ceindre de sa main. Ludovic DE VAUZELLES. Menton (Alpes-Maritimes).