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326 VOIES ROMAINES DE LUGDUNUM. telligence et ce caractère de grandeur qui distinguaient les- œuvres duv peuple roi. Sur nos 86 départements, celui où ce genre d'étude présente le plus d'intérêt, est incontes- tablement le département du Rhône, puisque c'est de là que partaient les quatre grandes voies romaines qui sillon- naient la Gaule. C'est à Agrippa qu'on'en fut redevable, Agrippa, à qui Auguste dut les victoires qui lui assurèrent l'Empire et qui se montra encore plus grand dans la paix que dans la guerre : il dota Rome d'une foule de monuments magni- fiques, dont quelques-uns subsistent encore, notamment ses aqueducs et surtout le Panthéon, l'un des plus beaux et des mieux conservés des chefs-d'œuvre que la ville éternelle puisse montrer à l'antiquaire. Après avoir déli- vré la Gaule de l'invasion des hordes germaniques, ce grand homme s'occupa de la policer, et, pour lui faire aimer le joug que César lui avait imposé, il lui apporta la civili- sation romaine. II pensa que le meilleur moyen poiir at- teindre ce but était de favoriser les communications entre les différents peuples dont elle se composait, mais surtout avec Rome et l'Italie. Strabon (Lib. IV, in fine) nous apprend qu'Agrippa choisit Lugdunum comme un centre d'où partaient quatre grandes voies romaines qui traversaient la Gaule dans différentes directions et jusqu'à ses extrémités. La première se dirigeait vers la Saintonge et l'Aquitaine (ad Santones et Aquitaniam); la seconde vers les bords du Rhin [ad Rhenurn] ; la troisième, vers l'Océan et les pays de Beauvais et d'Amiens {ad Oceanum et Bellovacos et Ambianos), et la quatrième, vers le territoire de Nar- bonne et le rivage de Marseille (in agrum Narbonensem littusque Massiliense. La première, per Cemenos montes ad Santones et Aqui- taniam. Strabon a évidemment confondu les montagnes d'Auvergne avec les Cévennes (Cemenos montes). La route, en traversant cette dernière chaîne, outre les difficultés