Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
              GÉNÉALOGIE DES COMTES DE VINTEMILIE.                  261

. L'autre appartient à M. de Laplanche, propriétaire du château de ce
  nom dans la Nièvre, qui nous l'a très-obligeamment communiquée ;
  elle est due à Philibert de la Mare, conseiller au Parlement de Bour-
  gogne, lequel, au dix-septième siècle, avait projeté d'écrire une vie
  de Vintimille et réuni des documents pour cet objet. Plus correcte
  que la précédente, elle est dans un état matériel moins satisfaisant et
  fort endommagée par l'humidité. Nous avons mis à contribution
  pour établir le texte de Vintimille ces deux copies, surtout la seconde,
  dans laquelle l'ancienne orthographe a presque toujours été res-
  pectée.
     Quant à la date de l'ouvrage, on peut la fixer avec certitude à l'an-
  née 1576. « Dieu m'a donné une fille, dit Vintimille en finissant, de '
 laquelle je voy sortir de la lignée pour ma consolation. » Or, d'une
 part, Jeanne de Vintimille, fille unique du docte conseiller, avait
 épousé, vers 1575, Melchior Bernard de Montessus, gouverneur.de la
 citadelle de Châlon, comme le prouve une lettre de congratulation (1)
 écrite à Vintimille le 28 novembre 1575, par Madeleine de Savoie,
 veuve du connétable Anne de Montmorency ; et de l'autre, on voit
 par la préface de ces mémoires que leur auteur les composa à la de-
 mande de Maclou Popon, conseiller au Parlement de Bourgogne, son
 ami, auquel ils sont dédiés. Or, l'on sait que Popon mourut au mois
 de mars 1577, après une maladie de plusieurs moisr
    Vintimille, en envoyant cet écrit à Popon, lui avait enjoint de le
 détruire ; il ne voulait pas que ses descendants en fissent vanité ;
 peut-être aussi craignait-il d'y avoir consigné quelques erreurs. « Il
 avait décrit lui-même, dit le P. Dominique Robert, sa généalogie, qui
 ne se trouve pas entièrement conforme à ce que j'ai vu dans la table
 généalogique des seigneurs,de Caravonica; aussi dit-il que, lorsqu'il
 la dressa, c'était suivant ce que sa mémoire lui en pouvait fournir. »
 Tel qu'il est cependant, ce Discours, recueilli par des mains pieuses
 après la mort de Popon, nous a paru mériter d'être conservé : il con-
 tient plus d'une particularité intéressante pour l'histoire d'une maison
 illustre, et aussi plus d'un enseignement ; il reflète sans prétention la
 physionomie, assurément peu commune, de son auteur et nous intro-
 duit avec une bonhomie pleine de charme jusque dans sa familiarité.

                                        Ludovic de VAOZELLES.


   (!) M. de Laplanche en possède une copie ancienne.