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         LE BONHEUR DE Me B . - N . DUFLOT.

Elle est digne, à'mon gré, d'être une grande dame,
Partout où nous allons, elle se montre femme
A régner sans partage, et je me promets bien
Qu'elle ne sera pas pour un homme de rien.
Vous avez dépensé beaucoup d'argent pour elle,
Elle est charmante, et c'est plus encor qu'être belle.
Vous avez deux amis sur qui j'ai mis les yeux,
Après tout, seuls ici, ce qu'il y a de mieux.
Le général d'abord, c'est lui que je préfère ;
Mais si le colonel est mieux fait pour vous plaire,
Eh bien ! du colonel je me contenterai,
Si tel est votre choix, je m'y conformerai.
                 MONSIEUR DUFLOT.

Ma chère, vous allez, ce me semble un peu vite,
Vos amis et les miens, tous deux ont du mérite,
Mais
                  MADAME DUFLOT.

      Monsieur, pas de mais          Ne vous l'ai-je pas
Je vous trouve souvent dans vos goûts trop petit ;
Et si je n'avais mis mes soins à sa culture,
J'aurais souffert souvent de votre humble nature.
Je veux un mariage au-dessus du commun ;
Je le veux à tout prix ; il faut m'en trouver un.
                 MONSIEUR DUFLOT.

Oui, c'est bien entendu, votre envie est la mienne,
Si ce n'est qu'à cela qu'entre nous la paix tienne,
Rien ne la troublera. Mais
                 MADAME DUFLOT.

                            Quoi ! toujours un mais ;
Rappelez-vous donc bien que je n'en veux jamais.
Vous deviez pour toujours en perdre l'habitude ;
Si vous y tenez tant, gardez-les pour l'Etude.
Vous hésitez? Eh bien ! je veux qu'après demain
L'un de ces deux messieurs ait demandé la main